La proposition de loi belge sur les compléments alimentaires est probablement illégale

5 septembre 2024

Date : 5 septembre 2024

En début de semaine, l'Alliance for Natural Health (ANH) Europe a répondu à une consultation de la Commission européenne et a informé l'institution européenne qu'une proposition de loi belge sur les compléments alimentaires violerait probablement la législation européenne si elle était mise en œuvre.

En effet, elle imposerait une barrière inutile au commerce au sein du marché unique de l'UE et violerait le principe de reconnaissance mutuelle des États membres de l'UE. qui permet aux produits légalement commercialisés dans un État membre d'être commercialisés dans un autre, en l'absence de problèmes de sécurité manifestes..  

La modification proposée de deux arrêtés royaux belges de 2021 relatifs à la fabrication, à la commercialisation et à la vente de compléments alimentaires tente effectivement de transformer le système actuel de notification préalable à la mise sur le marché en un système d'autorisation onéreux, une exigence qui va au-delà du champ d'application de la directive-cadre de l'UE sur les compléments alimentaires. 

Le Dr Rob Verkerk, directeur exécutif et scientifique d'ANH, a déclaré : "...Nous pensons que l'amendement proposé par la Belgique fait partie d'un effort concerté de certains États membres européens et de la Commission européenne pour resserrer l'étau réglementaire autour des compléments alimentaires, dans le but de les traiter davantage comme des médicaments, ce qui rendrait encore plus difficile pour les petites entreprises de les mettre sur le marché.."

"Notre analyse montre que l'amendement, s'il est adopté, aura un effet dévastateur sur de nombreuses petites entreprises belges et néerlandaises de compléments alimentaires.Marga Verspagen, juriste et administratrice interne d'ANH Europe, s'est exprimée à ce sujet. Et de poursuivre : "En outre, nous pensons qu'il s'agirait probablement d'une violation du traité de Lisbonne sur le fonctionnement de l'UE (TFUE) et du règlement sur la reconnaissance mutuelle (règlement 2019/515)."

Marga Verspagen, avocate interne d'ANH Europe (à gauche) et Rob Verkerk PhD, directeur exécutif et scientifique d'ANH (à droite).

Si le projet d'amendement est adopté, les autorités belges pourront empêcher les entreprises de mettre sur le marché des compléments alimentaires. Ce refus serait contraire à l'article 10 de la directive européenne 2002/46/CE qui ne prévoit qu'un système de notification. La notification n'implique pas spécifiquement l'évaluation d'un dossier détaillé puisqu'il ne s'agit pas d'un processus d'autorisation ou d'enregistrement d'un produit. Les compléments qui répondent à la définition européenne, à savoir des "sources concentrées de nutriments", peuvent certainement être réglementés après leur mise sur le marché et peuvent faire l'objet de différentes mesures si les organismes compétents constatent des infractions à la législation nationale ou européenne pertinente. Toutefois, les autorités ne peuvent pas empêcher les produits vendus légalement dans d'autres États membres. préalable à leur mise sur le marché belge.

Le projet d'amendement permettra à la Belgique de refuser très facilement des notifications et de ne pas accorder de numéros de notification sur la base de données inadéquates, renforçant ainsi une pratique de longue date des autorités belges qui a été récemment condamnée par le Conseil d'État belge.

L'amendement belge tente également d'élargir la définition d'un complément alimentaire en supprimant le terme "concentré" de la définition. Cela pourrait avoir pour effet de faire passer des produits qui étaient auparavant considérés comme des denrées alimentaires dans la catégorie des compléments alimentaires et de les rendre invendables en raison de l'obstacle difficile que représente l'obtention d'un numéro de notification.

L'ANH a demandé à la Commission européenne d'émettre un avis sur la nature et l'impact de la proposition de loi belge, tout en soulignant les clauses particulièrement problématiques.

ANH est préoccupée par le fait que cette proposition fait partie d'un plan plus large de certains États membres et de la Commission européenne visant à mettre en place une procédure de notification obligatoire pour tous les pays européens, comme l'a recommandé le Comité économique et social européen dans son rapport : 'Comment mettre en œuvre l'harmonisation de l'entrée sur le marché des compléments alimentaires dans l'UE : Solutions et bonnes pratiques".

Nous vous ferons part de la réponse de la Commission européenne à notre demande (et à celle des autres). Nous serons alors en mesure de décider des prochaines étapes, l'action en justice étant une option. 

 Téléchargez la réponse à la consultation d'ANH ici.

 

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