L'avis de l'EFSA sur la vitamine B6 est terminé !

25 mai 2023

L'EFSA a récemment - le 29 mars 2023 - achevé son avis sur le niveau maximal tolérable (TUL) de la vitamine B6. Dans son avis, l'EFSA fixe un niveau dramatiquement bas de 12,5 mg par jour.

Le risque est que les autorités de l'UE acceptent cette faible valeur de TUL, mais qu'elles en déduisent l'apport en vitamine B6 par le biais d'un régime alimentaire normal.

Cela équivaudrait alors à un niveau maximal autorisé (NMA) inférieur à 10 mg par jour.y !

Le projet d'avis a passé le cap de la Groupe NDA (Panel sur les produits diététiques, la nutrition et les allergies), qui devait l'évaluer en dernier ressort, sans rencontrer de résistance significative. Même si les commentaires des parties prenantes dans le cadre de la procédure de consultation ouverte ont suscité de nombreuses critiques.

En novembre 2021, l'EFSA a révisé sa méthodologie pour l'établissement des TUL'.

Elle reste basée sur un modèle toxicologique développé à l'origine pour les produits chimiques présents dans les aliments qui ont une valeur fonctionnelle mais non nutritionnelle.

La méthodologie vise à exclure totalement tout risque lié aux micronutriments dans toute population, même les risques éventuels pour les personnes les plus vulnérables et les plus sensibles.

Ce type de méthodologie est donc totalement inadapté.

Parce que nous devons accepter que certains aliments présentent des risques pour l'homme. Ces risques sont acceptés dans les aliments conventionnels (céréales contenant du gluten, produits laitiers, sucres, oxalates, lectines, etc.), mais apparemment pas dans les compléments alimentaires.

En attendant, l'EFSA ignore complètement les preuves accablantes des avantages d'une supplémentation en vitamine B6 à haute dose.

Par exemple, on reconnaît depuis longtemps le rôle d'un apport plus important en vitamine B6 dans le soulagement des symptômes du syndrome prémenstruel.

Plus récemment, des preuves substantielles sont apparues sur le rôle d'une dose élevée de vitamine B6, en combinaison avec le folate, la vitamine B12 et les acides gras oméga-3, dans le ralentissement du déclin cognitif lié à l'âge et du rétrécissement du cerveau, ainsi que dans la réduction du risque de démence, plus particulièrement de la maladie d'Alzheimer chez près de la moitié des personnes qui prennent des suppléments.

Une récente étude en double aveugle a également montré qu'une supplémentation en vitamine B6 à haute dose (100 mg par jour) réduit l'anxiété en l'espace d'un mois.

Dans son avis, l'EFSA commet une très grosse erreur : Elle ne tient pas compte du fait que les différentes formes de vitamine B6 sont évidentes -totalement 6- avec des profils de sécurité très différents.

La seule forme qui pourrait être nocive et qui a été associée à des effets secondaires est la pyridoxine (PN). Un rapport indique une relation de cause à effet entre une consommation "élevée" et à long terme de PN et une neuropathie périphérique.

La plupart des cliniciens expérimentés qui prescrivent depuis longtemps des doses élevées de vitamine B6 savent que la neuropathie périphérique n'apparaît jamais lorsque la forme bioactive PLP (pyridoxal 5'-phosphate) est utilisée.

La méthodologie a entièrement ignoré ce qui semble être un paradoxe clair de la vitamine B6 : le mécanisme a été expliqué par une expérimentation invitro par Vrolijk et al (2017), dans laquelle de fortes doses de PN médient des symptômes de neuropathie périphérique équivalents à ceux causés par une carence en vitamine B6.

Ce mécanisme putatif semble être associé à l'inhibition compétitive de la forme bioactive de la vitamine B6, le PLP, médiée par la PN.

L'avis final sera publié prochainement.

Si la Commission européenne adopte l'avis de l'EFSA, qui aboutit à un niveau maximal autorisé bien inférieur à 10 mg, cela aura un impact catastrophique sur la capacité des individus de l'UE à se soigner.

Elle aura par exemple un effet négatif sur la prévention du déclin cognitif et de la démence. Cette maladie reste aujourd'hui l'une des plus lourdes charges qui pèsent sur les systèmes de santé et de soins.

Les patients souffrant d'anxiété ou d'autres troubles mentaux seront également privés de la possibilité de prendre des suppléments de vitamine B6 à haute dose et deviendront plus dépendants des médicaments psychotropes.