La loi anti-sectes française propose de criminaliser la santé naturelle

13 décembre 2023

Date : 13 décembre 2023

Sections du contenu

  • Quelle est la tactique juridique ?
  • Violation flagrante des droits de l'homme
  • Article 4 - La France sonne le glas des médecines naturelles
  • Opposition à la loi révisée
  • Le concept français de dérive sectaire
  • QUI participe à l'action ?
  • Que pouvons-nous faire pour l'arrêter ?

Par Rob Verkerk PhD, fondateur, directeur scientifique et exécutif, Alliance for Natural Health (ANH) International et ANH-USA

Les modifications proposées à une loi française de longue date conçue pour lutter contre les abus sectaires, tels que les mutilations génitales féminines et les attaques terroristes, sont utilisées par le gouvernement français pour s'attaquer à la pratique et à la promotion des formes non conventionnelles de médecine. Si des amendements spécifiques sont approuvés par le Parlement français la semaine prochaine, la loi révisée criminalisera toute personne ou organisation évitant, critiquant ou encourageant d'autres personnes à éviter les pratiques médicales classiques ou les politiques de santé, en supposant que les autorités puissent affirmer qu'un tel évitement est préjudiciable.

Les modifications apportées à la loi ont été motivées par les préoccupations exprimées par de puissants organismes médicaux, notamment l'Association médicale nationale et l'Ordre national des médecins, qui entretiennent des liens étroits avec des intérêts pharmaceutiques et vaccinaux.

Les poursuites engagées en vertu de la nouvelle loi proposée entraîneraient des peines d'emprisonnement de 1 à 3 ans et des amendes de 15 000 à 45 000 euros.

Quelle est la tactique juridique ?

Le projet de loi contenant les amendements a été déposé il y a moins d'un mois, le 15 novembre, et fera l'objet d'une discussion et d'un vote au Parlement français mardi prochain, le 19 décembre.

L'amendement proposé à la loi française (n° 111 [2023-2034]) représente probablement l'attaque juridique la plus flagrante contre la pratique des médecines alternatives et naturelles dans le monde.

Le Sénat (Sénat), la chambre haute du parlement français, ne cache pas les raisons pour lesquelles le gouvernement Macron a justifié sa proposition. Sur son site web, elle affirme que le moteur a été "la crise sanitaire et le mouvement anti-vaccination contre Covid ainsi que l'utilisation des réseaux sociaux" pour critiquer la politique de santé générale.

L'exposé des motifs des amendements affirme que "la crise sanitaire a constitué un terreau idéal pour ces nouvelles dérives sectaires. De nouvelles formes de "gourous" ou de leaders d'opinion autoproclamés agissent en ligne, profitant de la vitalité des réseaux sociaux pour fédérer autour d'eux de véritables communautés".

La France Marianne a écrit en novembre 2022 que l'agence gouvernementale chargée de surveiller les déviances sectaires a constaté une augmentation de 34% des déviances sectaires en 2021, par rapport à 2020, et que nombre d'entre elles étaient liées à des "charlatans du bien-être [et] des pseudo-thérapeutes".

La ministre de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, a déclaré à FranceInfo en décembre 2021 que 500 groupes ou organisations ont été identifiés comme "pouvant représenter un danger pour la société", ceux-ci étant dirigés par de "nouveaux gourous qui utilisent la pandémie pour prêcher des pratiques de "bien-être", mais qui pratiquent en réalité "l'asservissement psychologique et l'accaparement d'argent et de biens".

Violation flagrante des droits de l'homme

Les amendements proposés violent la Déclaration française des droits de l'homme et du citoyen de 1789, dont l'article 11 protège le droit à la liberté d'expression. Étant donné que les amendements enfreignent également le droit humain à la liberté de pensée, ainsi que la liberté d'expression, ils contreviennent également à une série de traités et de conventions sur les droits de l'homme. Il s'agit notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques des Nations unies (article 18) ; la Déclaration universelle des droits de l'homme (articles 2, 3, 7, 8, 12 et 18-20) ; la Convention européenne des droits de l'homme (articles 9-11) ; la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne (articles 6, 7 et 10-13) ; - la Convention d'Oviedo sur les droits de l'homme (articles 9-11) ; - la Charte des droits de l'homme de l'Union européenne (articles 10-13) ; la Convention d'Oviedo sur les droits de l'homme et la biomédecine (1997) (articles 2 à 6 et 10) ; l'Acte final d'Helsinki (1975) (sections II et VII), et peut-être même le principe 1 du code de Nuremberg établi à la suite des crimes contre l'humanité commis pendant l'Holocauste.

Article 4 - La France sonne le glas des médecines naturelles

Deux des 25 modifications de la loi destinées à faciliter et à renforcer les poursuites pénales dans le cadre de la "lutte contre les dérives sectaires" du gouvernement français concernent la "protection de la santé", à savoir les articles 4 et 5, qui modifient respectivement les articles 223-1-1 et 11-2 du code pénal français.

L'article 4 est particulièrement problématique et propose ce qui suit :
"La provocation à l'abandon ou à l'abstention d'un traitement médical thérapeutique ou prophylactique est punie d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende, lorsque cet abandon ou cette abstention est présenté comme bénéfique pour la santé des intéressés alors que, en l'état des connaissances médicales, il est manifestement susceptible d'entraîner des conséquences graves pour leur santé physique ou mentale, compte tenu de la pathologie dont ils souffrent.

"Les mêmes peines s'appliquent à l'incitation à adopter des pratiques présentées comme ayant un but thérapeutique ou prophylactique pour les personnes concernées, lorsqu'il apparaît, en l'état des connaissances médicales, que ces pratiques les exposent à un risque immédiat de mort ou de blessures de nature à entraîner une mutilation ou une infirmité permanente.

"Lorsque la provocation prévue aux deux premiers alinéas a été suivie d'effet, les peines sont portées à trois ans d'emprisonnement et à 45 000 euros d'amende.

"Lorsque ces infractions sont commises par le biais de l'écrit ou des médias audiovisuels, les dispositions spécifiques des lois régissant ces matières s'appliquent à la détermination des personnes responsables".

Opposition à la loi révisée

Heureusement, tout le monde en France ne prend pas à la légère cette attaque ouverte contre les médecines alternatives et naturelles et cette insulte à la liberté d'expression, que la loi était censée protéger à l'origine.

L'un de ces dissidents est le professeur Christian Perronne, docteur en médecine, ancien membre du Groupe consultatif technique européen d'experts en vaccination (ETAGE) du bureau régional de l'OMS. Il a lui-même été sauvagement attaqué par les autorités médicales françaises, puis licencié en 2020 par l'hôpital de Garches où il travaillait en tant que chef du service des maladies infectieuses, pour ne pas avoir suivi le discours sur le covid, critiqué le programme de vaccination de masse contre le covid-19 et soutenu le traitement précoce à l'hydroxychloroquine et à l'ivermectine. Il a ensuite été poursuivi par le Conseil national de l'Ordre des médecins, par l'intermédiaire d'un tribunal pour faute professionnelle. Cependant, le 21 octobre 2022, soutenu par une manifestation publique (sans doute qualifiée par les autorités de secte), le professeur Perronne a été totalement blanchi de toutes les accusations portées contre lui par les autorités médicales.

Le 27 novembre 2023, le professeur Perronne a fait part de ses vives inquiétudes concernant le projet de loi dans un article publié en ligne par le BonSens.org dont il est l'un des contributeurs experts. Voici un extrait de son article :

 

"Cette loi permettrait de supprimer violemment le peu de liberté d'expression qui subsiste dans notre beau pays meurtri. Ce serait un crime contre la science qui ne peut progresser que par le débat d'idées....Cette loi instaurerait une obligation de fait de recevoir des substances pharmaceutiques, même expérimentales, contre son gré....Ce serait une violation des conventions internationales." - Christian Perronne MD PhD
 

Le concept français de dérive sectaire

La loi en question, n° 111 du Code pénal français, qui vise à lutter contre les dérives sectaires et les violences psychologiques et physiques qui y sont liées, a été adoptée en 1901. Alors qu'une grande partie du monde est parfaitement consciente des divisions, de la violence et des abus qui peuvent résulter du sectarisme, les Français ont développé cet instrument juridique sophistiqué qui, depuis 2002, est supervisé par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). La Miviludes définit la dérive sectaire comme toute " déviation de la liberté de pensée, d'opinion ou de religion qui porte atteinte aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l'intégrité des personnes, à l'ordre public, aux lois ou aux règlements. Elle se caractérise par la mise en œuvre, par un groupe organisé ou par un individu isolé, quelle que soit sa nature ou son activité, de pressions ou de techniques visant à créer, maintenir ou exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique, la privant d'une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou la société".

Mais c'est là que le bât blesse : il n'existe pas de définition légale d'une secte ou d'un culte. Toutefois, le comportement, les communications ou les actions de tout individu ou organisation peuvent tomber sous le coup de la loi anti-sectes et avoir des conséquences pénales. Cela inclut l'exercice illégal de la médecine, les actes de fraude ou les abus de confiance - autant d'éléments qui peuvent être appliqués à un individu ou à un praticien de santé qui ne suit pas la ligne de la médecine conventionnelle.

Nicolas Dupont-Aignan, ancien candidat à l'élection présidentielle française, actuel député (chambre basse : Assemblée nationale) et président du parti Debout la France, a annoncé dans une vidéo de 42 minutes sur le sujet que, si la loi est adoptée, "la liberté médicale en France est finie" et que cela "remettra en question" le serment d'Hippocrate. La vidéo, publiée il y a deux semaines, a suscité jusqu'à présent plus de 1 200 commentaires, la grande majorité soutenant la position critique de M. Dupont-Aignan à l'égard du gouvernement autoritaire de M. Macron sur cette question.

Vous trouverez ci-dessous un extrait de 6 minutes de la vidéo, dans lequel nous avons inclus des sous-titres en anglais.

Source : YouTube -L'incroyable dérive sectaire du gouvernement !

Le sénateur Alain Houpert a proposé la suppression de l'article 4, un amendement qui sera soumis au vote le 19 décembre. Tout parlementaire français un tant soit peu conscient de la façon dont ce projet de loi anti-sectes a été détourné de ses objectifs initiaux de lutte contre les violations des droits de l'homme pour s'attaquer aux médecines naturelles et alternatives doit soutenir la suppression de l'article 4.

QUI participe à l'action ?

Le gouvernement Macron ayant adopté une position très pro-narrative pendant la pandémie de covidie, bien qu'il ait l'un des taux de cas de covidie les plus élevés au monde, avec Israël (voir figure ci-dessous), les deux pays ayant eu des taux de vaccination contre la covidie très élevés, il n'est pas surprenant, mais profondément déconcertant, que le gouvernement Macron ait planifié une approche aussi autoritaire des choix médicaux.

Figure. Nouveaux cas confirmés quotidiens de covidie-19 par million d'habitants. Source : Our World in Data : Notre monde en données. Remarque : l'absence apparente de cas récents est une illusion due au très faible taux de dépistage des antigènes depuis que l'OMS a déclaré la fin de la pandémie en mai 2023. Les augmentations les plus récentes sont associées à des augmentations récentes de la variante Omicron JN.1, hautement transmissible et permettant d'échapper à l'immunité.

La loi française s'inscrit parfaitement dans la proposition de modification du règlement sanitaire international et du "traité sur les pandémies" associé, qui doit être votée lors de la 77e réunion de l'Assemblée mondiale de la santé en mai prochain. Ensemble, ces propositions céderont le contrôle des "urgences de santé publique" et des réponses aux menaces de telles urgences, des nations individuelles à une organisation non gouvernementale non élue sous la forme de l'OMS. Nous avons beaucoup écrit sur ce simulacre potentiel de souveraineté nationale et individuelle et sur l'abandon des réponses régionales ou locales proportionnées et démocratiques, notamment ici, ici et ici.

Que pouvons-nous faire pour l'arrêter ?

L'indignation du peuple français et la pression internationale sur le gouvernement et le parlement français sont les seuls mécanismes qui restent pour mettre fin aux terribles violations des droits de l'homme contenues dans les amendements spécifiques à la loi anti-sectes française, l'article 4 étant l'amendement qui vise le plus spécifiquement les médecines alternatives et la santé naturelle.

Plus tôt dans la journée, nous avons publié un communiqué de presse international dans le but de communiquer cette parodie plus largement aux principaux médias européens.

>>> Téléchargez le communiqué de presse au format PDF

Les Français, et tous ceux qui connaissent quelqu'un en France, doivent immédiatement contacter leur député et lui demander de soutenir l'amendement d'Alain Houpert visant à supprimer l'article 4.

>>> Trouvez votre député via l'Assemblée nationale française ici.

Nous ferons le point la semaine prochaine sur les résultats de la discussion et du vote au Parlement français.

 

 

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